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découverte de Valade
8 janvier 2021
Renaud Pouget, le directeur de l’entreprise productrice d’étiquettes IrisGraphic, m’avait orienté vers le groupe Valade. C’est Frédéric Mons, responsable marketing, qui répond à mon premier mail et avec qui je m’entretiens finalement au téléphone. À cause des restrictions de déplacement liées à la crise sanitaire du COVID-19, je n’obtiens malheureusement pas le feu vert pour visiter l’usine de production.

Un peu d’histoire et de contexte donc : Valade est un groupe agro-alimentaire spécialisé dans la transformation de fruits (compotes, confitures et autres préparations à base de fruits) dans les secteurs de la restauration, de la grande distribution et de la pâtisserie/viennoiserie. Implanté en Nouvelle-Aquitaine, le groupe possède trois marques : Valade en Corrèze, produits d’entrée de gamme, Léonce Blanc, le haut de gamme et Boschetti, à destination du marché italien.

Ayant obtenu une réputation nationale pour la mise en place de la mécanisation du processus de transformation des fruits depuis la fin du XIXe siècle, l’entreprise familiale de Léonce Blanc fusionne en 1971 avec Valade, producteur de confitures et devient Corrèze Conserves jusque dans les années 2000, où le groupe Valade est créé avec le rachat de plusieurs marques. On peut lire sur le site officiel du groupe : « l’innovation majeure de Léonce Blanc a consisté à mécaniser la transformation des fruits pour répondre aux nouveaux besoins de conservation et de consommation. Les techniques développées ainsi au fil des années ont contribué à l’essor des produits issus des fruits dans un pays qui découvrait les prémisses de la consommation de masse. »¹

Ma conversation avec le responsable marketing de Valade a porté sur le groupe dans les grandes lignes et sur quelques aspects qu’il m’intéressait particulièrement de comparer avec la pratique artisanale de la confiture. C’est en quelque sorte la problématique qui a conduit l’entretien : comment la taille d’une entreprise, son échelle de production et de diffusion conditionne ses pratiques et ses objectifs et, réciproquement, quels critères et quelles attentes amènent une entreprise à se projeter sur un certain marché plutôt qu’un autre ? Sans porter de jugement sur les pratiques du groupe Valade, je voulais cependant l’observer avec un regard critique pour comprendre les différents enjeux qu’apporte la production de confiture à l’échelle industrielle.

Valade est un des grands groupes français du secteur de la transformation et conservation de fruits. C’est une société par actions privées. Elle conserve son siège social historique à Lubersac en Corrèze. Son capital est d’environ 80 000 000 €, selon Frédéric Mons. Début 2021, près de 300 personnes travaillent sur le site de Lubersac, qui accueille aussi les usines de Valade. Environ 80 autres employés sont répartis sur les sites des différentes marques du groupe dans la Drôme et à Vérone, en Italie. Chaque année, le groupe transforme plus de 40 000 tonnes de produits finis à partir de pommes françaises et européennes. L’achat de pommes à l’étranger est, selon le responsable marketing, dû à la production insuffisante en Limousin (pourtant grande région de la pomme) et en France pour répondre à la demande des particuliers et des industriels comme Valade.

Comme les géants de l’agro-alimentaire Andros et Materne, Valade compense l’uniformisation des procédés de transformation par une démarche généraliste, basée sur une large quantité de produits proposés et des gammes différentes (fruits exclusivement français, régionaux, bio, haut de gamme…). Les compotes labellisées « Pommes des domaines de France » sont transformées sur les mêmes lignes de production que toutes les autres compotes mais font l’objet d’une sélection, d’une campagne marketing et d’un étiquetage différents. Les procédés de conservation et les outils industriels ont permis à Valade de réinventer la demande quand les besoins des consommateurs venaient à être comblés, en diversifiant les formes de conditionnement, par exemple. Les sites de transformation des fruits font l’objet de contrôles d’hygiène très fréquents et sont soumis à de nombreuses normes sanitaires dont le protocole HACCP. Les produits ainsi conditionnés répondent aux certifications IFS (International Featured Standard), ce qui permet au groupe de vendre sur le marché international.

Valade est un groupe plutôt représentatif du secteur industriel français, à la dynamique expansionniste, basant cependant son activité sur un savoir faire interne et territorial. Je n’ai pas pu engager une réflexion plus poussée au sujet du groupe, dans la continuité de ma problématique de départ, à cause de la généralité des réponses obtenues et de l’impossibilité de découvrir l’entreprise sur place. Cependant, je crois que cette présentation, bien que succincte, donne un comparatif intéressant entre les pratiques agro-alimentaires industrielles et celles de transformation artisanale que j’ai pu rencontrer tout au long de mon activité d’artiste confiturier.
¹ https://www.groupe-valade.fr/fr/le-groupe-valade/